jeudi 24 janvier 2013

Mon Dieu… depardieu* !



-Pierrot, que penses-tu de Mon Dieu, Depardieu : je lui fais sa bafouille ? Ouais ? Tu t’en fous ?

-Que veux-tu que je te dise ? Je ne sais. Et pour lui dire quoi ?
-Peut-être lui rappeler cinq pontages... Comment, ce n'est pas important ?
-Ben, il a bien droit d'être malade, non ? 

-Ben, voyons, Pierrot. Américo serait là, il rigolerait des maladies de Gégé payés par mes impôts. Quand je serai malade Depardiou sera Rousky avec son blé et nos pontages. Commençons: 

Gérard, Bel Ami, je t’ai toujours aimé. Sans ta verve, tes belles conneries, tes pissoteries, et ta belle grande gueule de soiffard, la France ne sera plus jamais la même...
-Tu en fais trop Rolando. Du Depardieu, tu nous fais du Depardieu, mon vieux. Tu es too much ! 
-Comment j'en fais trop. Moi je ne suis pas comédien. J'écris mes textes. Je ne suis bon que...
-... 
-Pierrot, tu n’es pas gentil avec  moi, non. Pas gentil… On continue, tu veux bien ?  

Mon bon Gérard, tiens, tu me rappelles Georgette, ma bonne tante. Grande dame, grande gueule,  coléreuse, bagarreuse, bien française et amie des dames de vertu et pissant, outrancière et  sans vergogne dans tous les lavabos, quitte à les briser sous son poids de belle femme. Et je ne te dis pas qu’à l’époque, en 36, une belle femme ne faisait pas du 36 fillette. Une nature en chair, vraiment belle, belle d’un cœur plus grand que toutes tes Belgique et Russies réunies!


-Tu aimes, Pierrot. Non ? Moi, je sais que Gilou apprécierait !

-Effectivement, chaque fois que tu fais une connerie, l’autre, le Gilou et l’Américo aussi, ça les fait rire.
-D’accord, d’accord. Mais, tata Georgette, elle t’aurait plu, non ? Ah, tu vois bien !
Mon petit Gérard, sache que la Georgette, cette grande gueule sans le sou m’a sorti de l’Assistance Publique, s’est démenée pour retrouver mon petit papa Umberto, se l’a dragué au ciné du quartier. Attends, toi qui aimes le cinéma. Le film c'était
... le film était Bel Ami, un navet. Mais, bien bécoté par ma tante Georgette, papa Umberto a hésité, puis m’ont laissé pour… pour… Moi, et mes 8 ans, dans ce ciné de quartier, étions désespérément suspendus à leurs lèvres. Oh, oui papa, garde-moi !

Gérard, ça, c’est du vécu. Et, l’était belle, pauvre et pas feignante pour un sou. En 1943, elle est partie au STO pour aider mon père à me nourrir. Elle a quitté la France, pauvresse, pour survivre. Puis, elle est morte en Allemagne, d’un accident du travail, dans son usine d’armement !


Bel Ami, je ne te souhaite pas de mourir au Goulag, loin de la patrie. Mais, ton exil ressemble à celui de Georgette : vous êtes obligés de quitter la France, à regret, pour ne pas mourir dans la pauvreté.  Et, cela, je peux le comprendre et je compatis ! Mais, l’Assistance Publique, un petit gosse de 8 ans, un petit malheureux… Cher tonton Gérard, ce petit malheureux a aujourd’hui 84 ans passés.


Moi, si j’étais MALRAUX je te dirais : «Géraaaaaaard !!!! Rennnnntre en tôi-même !!!! Sooooors de cette fôûtaise et Respeeecte de ta mèèèèère, la Frannnce éternelle, le sein nourricier…» !!!!


-Pierrot, on lui dit encore qu’on l’aime ? Oui ?
Gérard, on t’aime bien. Moi non plus !


Américo, Pierrot, Gilles et moi Rolando, ton meilleur ami.  Le Vigan le 11 janvier an 13.

 

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