lundi 6 janvier 2014

Dinde au balcon*…1


Vous avez échappé à cette dinde de Noël en cadeau même si certains, me l'ayant réclamé pour l’Épiphanie je n'ai pas pu ne pas vous l'offrir. Vous pourrez toujours la déguster entre amis mais je vous déconseille de l’échanger sur eBay.
- Et pourquoi donc ? 

Froidure en prison ! Dans cette entame de poésie, certains disoient que Madame le Ministre d’Etat et de la Justice auroit été insultée. D’importance.

 Oh, mon Dieu. Geignons, peuple de France si bellement raciste !
- Ce que vous faite est indigne. Vous osez vous mettre du côté des rieurs, des racistes, des sexistes !
En un mot comme en cent, l’on me reproche des moqueries qui ne sont pas miennes à l’égard d’une dame qui n’est pas mienne, ce qui seroit indigne du gentilhomme que je voudrois paraistre.
- Monsieur, vous n’en avez que l’habit et n’êtes qu’un mondain, faisan médisant.
- Oh, que non! Moi, sexiste ? N’y pensez même pas ! Visez plutôt à l’habit des Académiciens qui refusent de féminiser les fonctions, comme si ces dames étaient peu aptes à les bien tenir. Un comble, n'est-il pas, gente dame Taubira ? 

Un singe en automne. Voyez les caricatures de Daumier du 19ème siècle. Elles sont violente, racistes. Messieurs, nous ne nous moquons pas d’une dame quel que soit son bruit, sa renommée, car n’en sommes pas accoutumé et jamais ne lui présenterons, au grand jamais, banane en hommage. 
Ni au dessert, ni en entremet. Jamais, quoique, et c’est à voir !
Pourtant, un Ministre d’Etat, n’est ni homme, ni femme. Il est missionné pour un grand-œuvre. Et, lorsque nous en sommes très mécontents, on peut s’en rire, s’en moquer et lui faire la nique. L’insulter ? Comme en cuisine pour re-saler, c’est selon.

Ministre ou pas, jetez vos bananes. Entières ! Nous sommes preneur.
Et quel pied ce serait d'être traité de bonobo. Je vous jure que je n’y verrais aucune insulte ainsi que me le susurrait une paimpolaise dont j'aime le pied des falaises :
- Crevettes roses et carottes cuites, la dureté y perd mais le rose y gagne ! En grand dommage ? Pas toujours !
Oui, dommage que personne, même aux manif anti-mariage pour tous n’aura pu m’expliquer qui, des crevettes ou des carottes, manquait de dureté. Quand au dommage, à l'usage, n'ai rien compris.

"Dindes et poules échaudées* craignent l’eau froide", dicton portugais que me soufflette le poète Américo, par-dessus mon épaule est, en ce lieu, bien placé. 
Dites donc, Mère Taubira, vous êtes-vous quelque peu exprimée sur l’affaire de la poule lâchée dans l’hémicycle ? Voudriez-vous un rafraîchissement de mémoire, le voulez-vous vraiment ? Bien ! Vous l’aurez voulu.
*échaudées signifie chaudes, en chaleur, en rut, quoi. D’où l’expression populaire : Garde des seaux, pour l'eau froide.

"Une députée" parle à la tribune, lorsqu’un confrère, bouilleur de cru (de mots crus, surtout), imite la poule, comme s’il se croyait rue Saint Denis, hélant une pouponne, par ce cot-cot-codec tonitruant :
- Mais, à qui peut bien s’adresser cet appel galant? On se congratule sur les bancs : une poule, où est la poule, quel est l’œuf ?

Ici, Radio Basse-cour : "Une poule parle aux poules". Le cri du gallinacé lâché des bancs dans l’enceinte du Parlement insulta et la tribune et notre tribun femelle alors qu’un simple gloussement de contentement eut suffit  pour  apprécier le discours !
Et, à l’insu du Député frondeur, tous ont fait le rapprochement poulardier avec l’orateur, interdit dans son maquillage, hors de lui, outré de tant de familiarité, ses hauts talons tremblants de rage contenue. 
On voyait l'élégant tailleur Chanel frissonner. La parfaite honte. 

Le plus étonné de son succès fut l’auteur de la bronca poularde, mais le talent avait parlé, si j’ose m’exprimer ainsi. 

Pour notre malheur, le Député du Peuple était une femme que l’on ne doit pas s’accoutumer à insulter, quand bien même elle ne serait que député. Habitués à ces joutes oratoires souvent outrancières, parfois ordurières, quelques fois bon enfant, ces messieurs restent toujours à l’affut du bon mot, de la belle répartie.

Et on s’insurgea contre le malfaisant, ce cuistre qui exprimait tout haut ce que la gent masculine députée pensait tout bas, en coqs gaulois.
Je ne sais si on doit dire coqs, ou chapons : j’hésite, tant ces messieurs sont gras. On a été surpris, et on aura bien ri de cette interpellation partie des bancs de l’enceinte vénérable, si ce n’est respectable, de ce vibrant appel à la rigolade. Mais, tous dormeurs et assoupis s'éveillèrent et ce fut tout au profit des travaux de la Haute Assemblée, si ce n’est à sa plus grande gloire.

Si, au moins ce ventriloque avait posé avec sa poupée sur les genoux, il eut fait illusion. Notre imitateur de poule de luxe n’écopera que d’une petite amende. Pourquoi tant de mansuétude et n’avoir pas voulu rogner les ailes de ce volatile de basse-cour, notre emblème national ? Les ailes compteraient-elles moins que les ergots et le croupion pour se défendre et copuler ? Fallait-il toucher à ces derniers appendices ? Je ne sais, pauvres députés de  France qu’un cri sexiste met en joie. 

Une poule française est femme légère, écervelée et livide au milieu des tempêtes, bête, pute à l'occasion et dont les socialistes taxeront les clients pour la sortir, curieusement, de la prostitution.
- Gilou, ce n’est pas elle qui paiera, mais son usager *qui écopera de 1500 euros d’amende !
 *Le client des putes est un usager, ces dames palliant à un manquement des services publics.
- D’accord. C’est comme la TVA et l’Ecotaxe. Ce sont les clients qui payeront cette entrave au petit commerce. A l'avenir, ta représentante du peuple risquera une amende de 1500 euros si son député la racolait et qu’elle répondait à ce cri de poule.
Et puis, les bananes du singe ne s’adressaient qu’au Ministre. Pas à dame Taubira. Dans l’affaire, Minute ne faisait pas allusion à une guenon et donc l’insulte n’existe pas. La nuance est d’importance.

Le Vigan, Epiphanie 2014. Pas de singeries, je vous en conjure!

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