mardi 18 mars 2014

Mélissa aux ides de Mars*.


Chère Ménie, je sollicite votre assistance en dernier recours. Je suis dans une telle tristesse que j’en ai une honte et un chagrin immense. J’ai consulté tous les psy du monde mais rien n’y fait : elle ne veut pas se soigner et dit que c’est moi, son père, qui suis malade.
D’abord, je me suis inquiété parce qu’elle n’arrivait pas à se souvenir de mon anniversaire, pourtant facile à se rappeler : le 4 juillet.

Ensuite, elle est toujours sur répondeur mais ne rappelle pas et me reproche ensuite de ne pas la joindre. Même ses copains me demandent des nouvelles de ma fille qui fait le mort des mois durant. Cela, ce n’est pas important mais, quand elle se réveille, bonjour l’ambiance !

Voilà que, depuis peu de temps, ma fille de 38 ans commence à me parler comme à une merde. Oui. Par exemple, la dernière fois, je lui dis :
-Cela fait longtemps que je ne t’ai pas vue, Mélissa. Où étais-tu, ma fille…
Vous ne me croirez pas. Elle m’a répondu, du tac au tac, les yeux dans les yeux:
-Mais, j’étais dans ton c-l, papa ! Tu ne l’as pas senti ?
Si au moins, elle m’avait fait la bise avant. Même pas, comme si tous les piercings qu’elle a remis sur son visage l’empêchaient de m’embrasser…

Croyez-moi, ne me croyez pas, mais ce papa m’a retenu de l’assommer. De plus, nous étions en deuil de la mort d’un ami très cher et sortions de son enterrement, à l’église. Et je n’ai pas voulu ajouter la peine à la peine, la honte à la honte.
Quoiqu’il en soit, je suis furieux contre ma fille. Que me conseillez-vous, Ménie ? Une raclée, peut-être ?
Mélissa, c’est son vrai nom. Je sais qu’elle lit votre blog. Je veux lui faire la honte de sa vie. Ses copines la reconnaîtront. Bien fait pour elle !
En vous remerciant par avance… etc… Jean LEBON, anciennement notaire à Cajarc.

Cher Monsieur Jean, je compatis, surtout lorsque je pense que la station debout et la marche vous sont devenues bien pénible depuis. Votre fille est malade et je ne vous serai pas d’un grand secours car elle ne veut pas consulter. 

Plus tôt, l’abandon aurait été la solution. Trop tard et c’est grand dommage pour vous mais, tant qu’elle ne prendra pas en compte son mal-être qui cause votre mal-vie, je vous déconseillerais tout geste inconsidéré la concernant, si ce n’est une petite tape affectueuse sur sa menotte d’amour.
Prenez les choses à la rigolade, riez de ses insanités, de ses insultes, faites-en un jeu, détournez son agressivité par quelque partie de Scrabble… oui, oui, ma chérie, comment écris-tu boute-en-train*… en un seul mot, sans traits d’union ?
Dans la foulée, amenez votre plus beau cadeau de la vie chez vos amis pour qu’ils puissent profiter de toute sa verve et son entrain… Que sais-je ? Occupez-vous bien de votre bébé en l’entourant de toute votre affection : il le mérite, n’en doutez pas.
*Boute-en-train… quel terme savoureux de la langue française, n’est-ce pas Mélissa ?

Vous nous dites qu’elle ne se rappelle jamais la date exacte de votre anniversaire et vous le souhaite en avance ou en retard… quel mal y a-t-il à cela ? Considérez que vous jouez à la bataille navale et, tant qu’elle ne vous appellera pas le 4 juillet, dites-lui joyeusement :
-Touché, ma chérie… mais pas encore en coulée ! Cela, vous en conviendrez, la mettra en joie. Nous savons tous deux que vous préfèreriez qu’elle coule bien votre anniversaire en vous le souhaitant pile-poil le 4 juillet… Mais, ainsi va de la vie et de ses tribulations.

-Elle a trente-huit ans !… En êtes-vous certain ? Sauf si elle était frappée de sénilité précoce qui expliquerait sa grossièreté familière, cette demoiselle se comporte en adolescente qui pique sa crise. Elle a du retard ? Est-ce si important ? Vous savez qu’une femme vit 86-14 = 72 ans de plus après sa crise d’adolescence, voilà que votre malheur fait le bonheur de cette grossièreté : 38+72 ans = 110 ans. C’est l’espérance de vie de votre fille.*
Alléluia… Pourvu qu’elle reste longtemps adolescente, cher ami, même si vous deviez pâtir de ses mots olé-olé en guise d’amour filial. Elle vivra plus longtemps… et jamais heureuse ? Entre nous, qu'importe ?…
*Un calcul plus rigoureux donnerait une espérance de vie beaucoup plus grande. A vos équations, que diantre! (Veuillez m’excuser, Monsieur le Notaire, mais, un peu de bonne humeur dans la vie ne fait de mal à personne).

Revenons à votre courrier, Monsieur Jean. Votre fille est en crise. Tardive, soit, mais cette crise d’adolescence est ABSOLUMENT nécessaire à l’épanouissement de tout enfant qui, en s’opposant fermement à ses parents montre qu’il devient le centre du monde : une belle fille s’éveille et enrichit le monde de sa présence. Et Dieu sait si elle s’est montré difficile, la saleté à sa maman chérie, la petite rate d’égouts à son papa d’amour !
Autre question qui me brûle les lèvres : votre fille est-elle en ménage, heureuse ? Il semblerait que non. Gilou suggère qu’elle ne doit pas avoir encore d’enfant qui lui permettrait de faire le deuil de sa propre enfance, tout en vous introduisant* en tant que grand-papa.
*C'est le mot adapté à la situation !

Si elle continue à vous gonfler, posez la question de confiance à votre fille :
-Ma chérie est-tu psychopathe ? Réponds à papa, je te prie.
Refusant l’assistance de soins, sa réponse sera négative. Vous serez en droit de considérer que votre grand enfant* justifie d’une sanction éducative, sa responsabilité étant entièrement engagée. En ce cas, je ne dis pas qu’une bonne raclée ne soit pas indiquée tout en lui signifiant, durant l’application de la tannée que cette branlée, n'ayons pas peur des mots, ne se veut que tendresse, affection et amour.
*Quoique enfant, signifiant hors de la parole, soit inapproprié pour parler de votre Mélissa !

Vous me direz que la loi interdit la coercition et les coups mais, comme cela fait du bien à tous, pourquoi s’en priver ? Ainsi, votre fille ayant une bonne raison de vous insulter, vous apportera tout le mal qu’elle vous souhaitait en portant plainte. Persuadez-vous  que vous tomberez sur un juge à l’audience qui, vivant le même calvaire, vous relaxera et condamnera votre fillette à 38 ans de soins psychiatriques. Ce qui vous fera grand bien mais ne la guérira pas de son ordure.
Oui… parce qu’à 38 ans, il est des mauvaises habitudes difficiles à éradiquer, comme d’aimer se rouler dans la fange, en petite cochonne qu’elle est.

Après consultation du Gilou, expert en connerie humaine, (votre fille en est farcie), le savon de Marseille est tout indiqué. Oui, savonnez-lui la bouche. Elle le mérite. Devant témoins pour que cela lui serve de leçon, mais, savonnez comme à l’époque, au lavoir communal. Sans oublier le battoir indispensable à toute lavandière qui se respecte. Sachez que votre fille le mérite, ce battoir apaisant.
En vous parlant mal, elle se fait souillon, si j’ose m’exprimer ainsi, à tout le moins en paroles. Est-elle malheureuse de se comporter ainsi ? J’en doute… elle doit jubiler de ce qu’elle prend pour de la toute puissance qui n’est que du terrorisme affectif ! Comme les américains, ne cédez rien.

Oh, j’allais oublier. Important : faites filmer la scène du lavoir-battoir par un ami au téléphone portable et passez en boucle sur le Net. Pour la postérité. Quel mets consolant de roi !

Il reste une voie que nous n’avons pas encore explorée : votre petit oiseau des îles ne chevaucherait-il pas un petit peu la Horse sauvage, ne snifferait-il pas la bonne étoile des neiges à Madame Coca, ne se roulerait-il pas dans l’herbe verte qui rend les petits lapins ivres de bonheur ? Je n’ose ajouter tous antidépresseurs et autres  cachou-cachous. Aurait-elle quelque excuse valable, la fillotte à papa, pour se droguer ?
Excuse, quand tu nous tiens ! Si on veut, parce que…

…adepte de l’écologie, vous ne l’avez sans doute pas nourrie au bon shit marocain, ni à l’herbe aux chats caussenarde, ni aux bons gâteaux aux pavots polonais, ni à la cocaïne en pousse-au-cul matinal, ni à l’héro lénifiante, ni en boissons excitantes ou autres omelettes aux champignons hallucinogènes.

Vous auriez pu user de quelque Bon Pasteur en Assistance Publique mais avez préféré trimer dur pour bien l’élever sans penser alors à ce tombereau d’excréments quelle déverse, en remerciement, sur vous.
Oh, si vous aviez su… que de fessées perdues ! Vous pouvez rêver, Monsieur le Notaire.
La drogue, Monsieur Jean, un père ne peut rien y faire, juste constater les dégâts, avoir de la patience, de la tolérance, ou verrouiller sa porte et l’interdire à sa fille, un bon gourdin à la main pour le cas où....

Conclusion, Monsieur le notaire : surtout pas de violence.  Aussi, mieux que la bonne raclée des familles, préférez l’inscription de votre fille à un club de boxe, de full-contact, de savate… que sais-je ? Jetez-la sur le ring, en short tout crado et offrez-lui une belle tannée pour votre 4 juillet, si elle s’en rappelle la date entre deux under-doses. 

Que pensez-vous d’un beau KO, Monsieur Jean, en cadeau à lui offrir, à miss Cra-cra ?* *Cra-cra de crado, crasseux, sale…
Oui, un KO rétablissant la relation de confiance distendue par tout ce stock d’ordures que votre gentille fille trimbale, par devers elle, en offrande à ceux qu’elle adore.
Oui, votre fille, un tantinet perverse, vous aime. Plus elle vous choque, plus ce qu’elle prend pour une bienveillante inquiétude  à son endroit lui prouverait cet amour que vous lui devriez naturellement, elle ne s’engageant à rien, si ce n’est à vous insulter. Et, moins vous réagissez, plus elle s’enhardit… alors, que faire ? Le KO des familles !

Sachez, toutefois que votre fille s’insulte en se considérant comme étron en votre fondement. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est elle. Alors, je vous conseille d’expulser au loin cet étron qui s’est fait étranger. Pour ne pas y mettre le pied par inadvertance.

Certains me reprocheront ce texte. Je dis : regardez bien autour de vous, utilisez-le, faites-en profit car cet écrit est plein d’humanité et de tendresse.
Merci pour nos enfants, Monsieur Jean, votre lettre était courageuse. Et n’hésitons pas à tous actes de tendresse envers nos gosses, dont la boxe anglaise, ce noble art. Et son KO des familles ! Pour embellir la vie !
Inscrivez votre fille dans l’art anglais, le noble art. Elle le mérite. Amicalement, vôtre. Ménie.

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