jeudi 18 août 2016

Deux allers simples - 1


M’en revenant de St Pargoire l’Ancien après ma visite à la belle Végétaline, regard au sol, maussade je m’en voulais de ce coup proprement raté. Encore une drague foireuse. Bien plus tard j'aurai le mot d'Adam*, dernier boucher-charcutier à Castagne-le-Pont et sacré tombeur, le score de zéro pour la belle, zéro pointé pour bibi : logique.
-Considérons une nana chochotte qui aimerait bien mais pas avec toi, ou pas tout de suite ou je ne sais pas, moi. Bon, tu la vois ? Bien ! Pense à une viande dure à cuire. C'est pas la même chose ? D'accord, mais si tu sais attendrir l'une, attendrir l'autre est aussi simple. Le comment faire importe peu si on est convaincu d'arriver au résultat voulu à tous les coups. Alors, que voulais-tu d'elle, voilà ta solution.

Trouvant la comparaison osée, mais peut-on demander un mémoire de psycho-pédagogie à un boucher, je ne comprenais rien à son explication :
- Oh, Adam, et comment tu aurais fait, toi ? Mais, non ! Pas la viande, on s'en fout.
- Mon p’tit pote, attendrir, c’est mon métier. Pour une végétarienne qui ne mange jamais de viande, j’en sais trop rien, moi. Et j'évite de les fréquenter. Si tu la veux vraiment, tu fais comme tu peux : tu t’en débrouilles, non ?
Non, Adam pire encore, une végétalienne. Tu l'invites au restaurant et ça part en chichis et compagnie... Devait boire du petit lait en m'envoyant ainsi bouler, la belle !

*Adam, de son véritable prénom : -Sérieux, tu me feras de la pub gratuite ? -Oui ! dont acte.

Attention, ceux qui me suivent allègrement ne confondront pas l’épisode de la coupe Gard-Lozère à plus de 50 années de distance déjà avec cette malheureuse drague par internet tentée par une grande gueule timide. Mais si, ça existe ! Et menteur ? Que les hommes le seraient tous un peu ? Mais ces dames s'en accommodent bien depuis la nuit des temps :

- Marie-Chantal, je crois que Victor me trouve belle. Et qu'il veut sortir avec moi.
Exact. Sauf que le Victor fait aussi du gringue à Marie-Chantal, à l'insu d'Esther :
- Oui, il me l'a dit aussi.

A chaud, il convient toujours de débriefer même si personne n'accepte les raisons évidentes d’une veste, aussi concluons d’un réjouissant :

- Je m’en fous. Pour qui elle se prend, non mais ? Et, une de perdue, dix de retrouvées.
Si on veut, quoique une de perdue, c’est toujours un coup foireux impossible à rattraper. Si encore on comprenait pourquoi, mais non. Quant aux dix autres, à bien considérer celle de perdue, souhaitons nous bien du plaisir pour apprendre à réussir son coup et, en attendant comptons là-dessus et buvons de l’eau fraîche. Tiens, celle de Castagne, pays de la châtaigne se laisse bien boire. Délicieuse, même à nos jours.

Voilà que me revoilà redevenu joyeux ! Allons, à 15h20 ne reste pas seul tout tristounet et ne rentre pas marri parce que bredouille, des nanas, y en a plein le monde. Et hop ! A dada dans ma Panda, n’étais-je pas en droit de m’ennuyer gentiment encore un peu pour bien achever cette après-midi de drague en faisant un petit crochet rafraîchissant pour me taper un demi de bière à Gardance, jolie petite ville du bord de l’Hérault, distante de 6km.  Allez, c’est décidé. 
Oh, et puis là-bas, les nanas ne me connaissent pas. Je pourrais peut-être intéresser, va savoir...

Sur ma route, réfléchissons posément au bistrot dans lequel se poser. Le Café de la Poste ? Pas question car je n’aime pas son trottoir-terrasse trop étroit qui, en renvoyant les belles piétonnes de l’autre côte de la rue sur un autre trottoir, lui aussi impraticable les oblige à marcher dans la rue ce qui les inquiète... donc, pas de passantes souriantes et si pour jauger discrètement des filles assises, il faut se déboiter la tête à plus de 180 degrés, ou se retourner carrément, chose de mauvais goût, le Café de la Poste ne s’impose pas.

C’est en accédant à la place de la Mairie que je l’avais remarqué mais, tout à ne pas oublier mon disque de stationnement, je n’y fis pas grand cas.  Finissant ma manœuvre, j’observais mieux ce corbillard, le cul à quelques mètres de la porte du temple évangélique. On enterre donc un protestant ce jour. Sans que je ne le sache ? Tiens, curieux, un aller simple en juillet. Passera pas l'hiver, l'autre.

Oui, intéressant car les protestants forment une immense famille où tous se fréquentent et se connaissent plus ou moins de vue ou de nom. Et par toute la France.

Bon, les croque-morts, eux aussi protestants je les connaissais. Tous de Castagne-le-Pont, leur patron aussi, lui-même fidèle de ma chapelle évangélique.

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