samedi 27 avril 2013

Cheere, Michèle*...!


Chère Michèle. Ma très chère Michèle,

             je vous avais écrit, ce me semble en janvier de cette année et parlé de Guantanamo. Ma lettre n’était que douceur et tendresse pour les États-Unis d’Amérique que nous aimons tendrement, nous, en France.
Je pensais que vous feriez ma petite commission à Barak, votre cher Président et mari. Je ne doute que, sensible et avocate, vous avez entendu ma prière et l’avez transmise à Mister Président. Mais, à ce jour, je ne vois rien venir.

Pourtant, la situation s’est dégradée à Guantanamo : 92 détenus en grève de la faim depuis plus de deux mois. C’est hallucinant, ne trouvez-vous pas ? Vous savez, maintenant que les responsabilités de Georges W. Bush sont retombées sur les épaules plus frêles de Monsieur Obama.
En droit international et devant l’Histoire, votre mari sera considéré comme responsable. Seul, puisqu’il maintient les saloperies (je ne trouve pas d’autre mot, excusez du peu) qui se font journellement dans cette antichambre de l’enfer.

Reste donc, à Barak Obama, Président d’une des nations les plus démocratiques au monde après la France quand elle aura "traité" son problème du Mali et que François aura repris ses esprits, quelques pis-allers mais une solution, et rien qu’une seule ne sera possible.

À la Thatcher, Margaret bien heureusement en comptes avec Dieu, l’Histoire n’en ayant pas voulue : laissez crever les 92. Cela manque cruellement d’élégance ? N'est pas la Dame de Fer qui veut !

À la vilaine : faire une journée porte ouverte, pour les détenus seuls, évidemment, avec banderoles, calicots, confettis. 
Guantanamo en fête, en kermesse patronale avec baignade dans la mer pour les détenus en grève, un cochon à gagner à la tombola, des jambons accrochés au mât de cocagne, des saucissons, et du boudin noir, de la saucisse de Strasbourg ou de Francfort ou des Berliners, des rillettes, de petites saucisses sur le grill, du vin à gogo… 

Et, pour finir en beauté la journée ? Oh, tout bonnement les tirer comme lapins en foire lorsqu'il seront encore à la baignade avec recommandations expresses aux gardiens de ne tirer que dans le dos. 
En effet, une évasion collective ne se pourrait justifier d’une balle dans le ventre qui laisserait accroire des choses. Cette méthode collective est considérée par tous spécialistes comme moins nocive à l’environnement puisqu’une seule balle bien placée serait utilisée, même si elle risquait de créer de graves ennuis concernant le droit des « victimes ».
Parce que les victimes ont des droits... n'est-ce pas ?

À la corvée de bois : Méthode plus individuelle de se décharger du bois. Le bois étant le détenu qui voudrait s’échapper. Par contre, la rafale dans le dos est seule justificatrice de la réalité de l’évasion.

Vous noterez que cette méthode, plus longue pour vous débarrasser des grévistes de la faim paraît plus pesante pour l’environnement, que ce soit en degré de la chaleur dégagée ou en pollution sonore. Vous penserez à faire récupérer les étuis, le cuivre se faisant rare sur terre.
Toutefois, nous ne recommandons pas d’aggraver la défense des futurs « assassins institutionnels ». C'est pourquoi, nous ne préconisons pas cette solution.

À la façon Libération de la France, méthode dite du 44 (1944-1945) : Que les USA fassent des procès iniques. 
En tant qu’avocate, vous savez que la légalité est seule garante de la démocratie qui mérite parfois quelques accros… oh, en procès pas trop légaux, mais si utiles. 

Vous voudrez bien réunir, dans la journée, un Tribunal d’Exception qui jugerait en comparution immédiate les 92 prévenus d’exception, grévistes de la faim, en un exceptionnel même temps, et défendus par un seul et même avocat. Au talent exceptionnel.
Bien évidemment, vous savez qu’on trouve toujours des magistrats qui acceptent de juger illégalement, ce qui permet de mettre de l'entregent dans les rapports de pouvoir!

Par exemple, beaucoup de juges qui avaient fait serment d’allégeance à Pétain (de 1940 à 1944), bons Français de surcroit, cela va de soit, ont condamné des résistants à la guillotine, puis donné à la Veuve des collabos qui avaient fait moins qu’eux, et pour faire bonne mesure, des résistants algériens durant la guerre d’indépendance en Algérie. Allez... Hop ! à la guillotine.
Nous pouvons dire qu’ils ont fait une belle carrière, ces saletés. Et je ne doute que Barak trouvera bien quelques juges de cette trempe qui dormiront tranquilles.
Pourtant, cette méthode "légaliste" mettrait en porte à faux tout le système judiciaire si bancal de votre pays, et cela n'est pas pour nous rassurer sur la démocratie américaine, nous les petits français !

À la façon Humanitaire : ils seront condamnés à la prison à vie, et on les enverra dans toutes les prisons des U.S.A. Sachant qu’un détenu par prison faisant grève de la faim, personne ne le remarque, votre problème se règle élégamment !

Toutes ces méthodes sont à proscrire. Voila pourquoi nous vous disons, avec les amis qui aiment les USA :

Renvoyez tous ces bordeliers et ces innocents en leurs pénates.
Je m’explique : plus de 50% des détenus seraient innocents. Par exemple, une dénonciation pour spolier un individu, lui voler son négoce, désirer sa femme, ou nuire pour le plaisir sadique de faire le mal. Cela existe. Et viva Guatanamo, pour les spoliateurs !

Supposons qu’arrivés chez-eux, tous ces « terroristes » afghans, irakiens, pakistanais, français des minorités visibles… disons, ces arabes pour faire court, commencent par lapider leur femme qui l’aurait mérité par l’exultation de leur corps avec un voisin plus beau, plus jeune, plus ardent, pourquoi pas mais surtout plus présent que le mari absent, et pour cause parce que détenu à Guantanamo…
Ajoutons à cette affaire, en l’état, ceux à qui le guantanamoïste, revenu à la maison aura fait couper la main parmi les nombreux cousins qui auront volé comme ce n'est pas Dieu possible votre gentil détenu de son stock d’opium.

Et, que dire encore de toute cette nombreuse parentèle à qui, Monsieur revenu-détenu fera guerre car on l’aura spolié grandement, par le vol de son lopin de terres  pour y cultiver toutes belles fleurs exportables en Europe et aux USA, dont ces pavots si délectables, et autres herbes odorantes.

Vous ne pouvez oublier que ces gentils garçons prendront pleinement plaisir à leur liberté recouvrée, décapitant à tour de bras tous ces notables et seigneurs afgans de la guerre qui auront collaboré avec vos troupes onusiennes d’occupation : et que je te fasse sauter l’hôpital de la région, puis toutes les écoles de filles, que je te les voile d’importance (pas les écoles : les filles), que je te leur donne du bâton éducatif.
Et tous ces chiites, et tous ces sunnites et tous ces étrangers que je te leur apprendrai les paroles du Prophète !

Nous pouvons subodorer que ces messieurs, tout à leur labeur et leurs joies retrouvés se garderont bien de ne point toucher aux stades de football ni a ces grues mobiles. Non par amour du sport ou des travaux publics. 

Non car, le samedi en ces stades, à l’appel du muezzin, des foules bigarrées, nombreuses et joyeuses, tant heureuses, iront au spectacle des pendus s’élevant majestueusement et lentement vers Dieu dans un ciel d’azur si pur, au mât de ces grues, symbole de l'occident mécanisé.

Sans oublier cette ribambelle de femmes de tous âges, toutes de bleu par burkas revêtues, visage voilé, inconnues à jamais, agenouillées en rang, qui recevront leur balle de Kalachnikov dédiée pour, comme dans un rêve irréel, tomber tête la première dans la poussière. Et ne plus se relever, masse bleue informe.
Et, pourquoi ne pas y ajouter, pour faire bonne mesure, toutes ces gentilles dames adultères lapidées, les pierres étant calibrées par un imam à l’entrée du stade. Il faut ce qu’il faut pour faire durer. Le plaisir...

L'information sur les 92 grévistes de la faim aura été divulguée par un gardien du camp de concentration de Guantanamo qui ne supporte plus son "travail".
Michèle, savez-vous que plus rien ne peut plus ne plus se savoir, et que tout se paie dans la vie ? Même l'inique !

Si Guantanamo était détruit, pendant des années, on serait à l’abri des intégrismes musulman et chrétien représentés, l’un par les bombes aveugles, l’autre par l’aveuglement de Guantanamo.

Aussi, faites quelque chose, Michèle. Barak a perdu 4 années. L’humanité les reprochera à votre mari et au Président des États-Unis d’Amérique : ces détenus sans droits ont trop souffert. Quoiqu’ils aient fait.

Chère Michèle. J’ai été condamné à un an de prison pour deux petites gifles. En France, on a la télévision et des films de cul en taule. C’est pour soigner les violeurs. C’est vrai. Parole. Comme à Guantanamo, il paraitrait.
J’ai fait 17 jours de grève de la faim en courant deux fois par jour en promenade. A la fin, j’avais de visions. Et c’est dur à 67 ans. Certains détenus à Guantanamo ont mon âge.

Quand on a mis au mitard Bruce, un jeune détenu américain tout simplement parce qu’il avait lancé à la cantonade et au Capitaine de la pénitentiaire un joyeux «fuck you", certes peu sonore mais mal venu, je me suis remis en grève de la faim pour le soutenir. Heureusement qu’ils ne l’ont laissé que 3 jours au trou.
Depuis, Bruce m’appelait Monsieur de la Fayette. Et moi, Général Washington!

Chère Michèle, votre mari est à table. Souhaitez-lui un bon appétit. Pour ma part, cette grève de la faim me l’a coupé, l’appétit.

En cette année de grâce 2013, le 27 avril. Que Dieu protège les USA et les détenus de Guantanamo,
              signé : Rolando et tous les vrais amis des USA.

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