mardi 8 octobre 2013

Una storia importante - 4


Pendant ce temps-là, dans le monde… cela va de plus en plus mal.
1939. La mobilisation s’opère, cela va mal dans toute l’Europe, la guerre approche.
Georgette, ma tante habite Nogent sur Marne près du fort militaire où nous apercevons, à l’intérieur de l’enceinte, une femme encein… heu, non, pardon je me trompe… Ce ne sont que de jeunes garçons intimidés aux mines déconfites, s’interrogeant sans doute sur leur mobilisation obligatoire mais injustifiée, sur ce départ précipité vers le front d’une guerre sans queue ni tête pour se faire tuer au nom de politiciens véreux à la mentalité peu ragoutante. D'infréquentables compatriotes. Qui n'iront pas au combat.

Bravo les gars!

Mon «tonton» est colonel dans cette caserne. Je l’aime bien. Il m’apprend à jouer aux cartes.
-Tiens mon petit, je te donne des sous. Sois, tu les serres dans ta tirelire, soit je te les joue. Bien entendu, tu peux gagner encore plus d’argent. Ou perdre tout ce que je t’ai donné.
Le tonton m’avait appris toutes ses ruses au jeu. Oui, mais j’ai toujours perdu contre lui.
-Tu vois, fiston, tu n’as plus rien. C’est la vie. Faut pas jouer. Eh, non… je ne te rends pas l’argent. Il est à moi, maintenant!
Depuis mon tonton, l’amant de Georgette, j’ai retenu la leçon et n’ai plus joué aux jeux d’argent. Puis, le colonel a été happé par la guerre, nous laissant, Georgette et moi bien démunie.

Une nouvelle ne venant jamais seule, ma tante m’apprend que ma mère est partie rejoindre un endroit lointain. Elle s’est éteinte face à la lumière du soleil couchant inondant son beau visage de chaleur intime, dans sa chambre au sanatorium de Berck… beurk, quelle poisse. Je suis triste. Je pleure.
Seul, toujours seul.

Pendant ce temps, là-bas, le monde…
Au GRAND REX à PARIS sort, en exclusivité, un film américain de John Ford: «La chevauchée fantastique», avec John Wayne.
Le 22 mai 1940, les allemands sont à Amiens.

Bravo les gars!

Noël, j’ai 12 ans. Toujours 1940. Au pied du triste sapin que le «Père-Noël Georgette» a déposé, je découvre un paquet bien ficelé. Je déballe, je déballe encore, je ravale… ma salive. Qu’est-ce que c’est donc ? Le costume à Franco.
Bravo la tata, mais le costume à Franco est de mode en Espagne, malgré la guerre civile qui a eu lieu.

Certains dimanches, tata Georgette m’emmène au marché. On y fait des rencontres quelques fois intéressantes et parfois surprenantes, la preuve en est que l’autre jour, face à nous s’arrêtent deux flics à vélo. Ainsi les appelle-t-on à Paris mais on les nomme aussi colombes, …Heu… non, ce n’est pas çà, … des tourterelles… peut-être pas, heu… non, je ne sais pu… Bref, ils demandent les papiers d’identité à une péripapé… non… péripatéticienne… non, c’est pas çà, … Ah, oui, çà y est je l’ai. Du grec péropatein «se promener» une péripatéticienne, couramment : une vendeuse de bonheur.
La Dame leur donne sans rechigner ses papiers et, au même moment l’on entend une musique résonner dans la rue qui provient d’un poste de TSF qui diffuse une chanson de Charles Trénet «Y a d’la joie»… Ca y est, ça me revient, pour le nom des flics à vélo… «les Hirondelles» c’est cela, oui. Les Bleus, on les appelle les hirondelles à cause de la marque de leurs vélos.

Je m’égare. Je parlais donc des rencontre surprenantes avec ma tante, surtout celles qu’on avait faites avec ses copines dont une, bizarre, qui était plus large que haute et qui sentait l’urine à cent lieues et qui n’arrêtait pas de jouer avec ma braguette… enfin surtout avec les boutons de ma braguette, ce qui la faisait rire.
Un beau jour, ma tante lui dit que si elle recommençait à tripoter, chercher, farfouiller, traficoter ou trifouiller dans mon pantalon quand j’y étais dedans, quelque en soit le motif, avouable ou non, elle lui mettrait une branlée sévère. Une vraie dérouillée.

Bravo la tata. La dame pipi ne recommencera pas.
D’un autre côté, de quoi se mêlait-elle, la tata. Parce qu’enfin, ce qui était dans mon pantalon m’appartenait quand même. Non?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire