mercredi 8 mai 2013

Ave, Paulus*.


Salut Paulus, de la Franc’afrique! (S’il vous plaît, prononcez à la romaine : Paolus !), salut et Fraternité. 

J’ai tant attendu ton courrier en message d’amitié et de critiques. Que mes amis d’Afrique ne se gênent pas : dites-moi tout en toute bonne foi !
Dans l'entre-temps, j'ai beaucoup oeuvré et, comme Napoléon Bonaparte, le général, je pourrais dire à mes grognards :
-…nous  réalisons les rêves des nuits de nos bloggeurs, lorsque nous travaillons jours et nuits.
Alors, cher Paulus, ne sois pas trop sévère car, même les ruskies et les yankies disent aimer mon style et mes histoires. Alors, toi, mon ami de toujours, tu ne peux tirer sur l’ambulance.

Et puis, voilà… le Blanc Paulus est parti, baroudeur, en Afrique et le Black ne vibre qu’au seul nom de la France. Nous sommes dans l’échange inégal des immensités et de la petitesse, de la culture contre les « incultures ».
Puissance et richesse contre faiblesse et pauvreté. Force chrétienne et musulmane, contre faiblesse animiste ! Histoire majestueuse en falaises insurmontables face aux plages d’histoires insignes foulées par tous. Choc culturel, religieux et  historique. Essor des progrès ! Et des enlisements.

Le noir échappera encore à l’histoire. C’est ainsi que le philosophe, historien et politique de renom international, Sarkozy Nicholas (Ndlr: Santa Klaus, voir à Encyclopédie africaine) aura oublié que l’Europe s’est faite au détriment de l’Afrique. Cet immense poète, marié à une grande chanteuse oublie leurs propres vers : 

Je hais ces petits cancrelats
Qui vivent en malheureux crachats
Qui disent n’importe quoi !
Quoi, quoi, et encore quoi !

Où êtes-vous, mon Général, fantastique père blanc des Afriques décolonisées. Le petit Sarko, sur les épaules du géant de Gaulle, on aura tout vu, même le Sarko avec ses tics de Rolex en tactique de talonnettes.

Le plus grand continent terrestre des immensités ne se peut appréhender : les problématiques historiques, géographiques, économiques, et politiques, handicapées de frontières imposées et d’un futur obéré par le système de pensée européen... ici, tout coince. La pensée sarkozienne est impressionnante dans sa vision d'une Afrique vue par le petit bout de la lorgnette.
L’Europe, ne fait que le tiers de la superficie de l’Afrique. Regarde la mappemonde étalée : tu as l’impression qu’on te raconte des menteries.

Paulus, mon ami, l’un des derniers aventuriers du XXIème, nous n’avions pas les mêmes rêves, mon Afrique était trop petite pour mon amour de la langue française, ma patrie. 
Là-bas, au pays des ancêtres, on reste chez-soi, on ne  rencontre pas l’autre.
Dans ta nouvelle patrie de cœur, tout sépare : les immensités, les dialectes, le plus ou moins foncé des peaux, le physique, la religion traditionnelle ou importée, les mœurs, les législations. Et les ambitions démesurées de quelques uns.  Et puis, comment voyager sans infrastructures pour la rencontre, l’écoute et la parole. En Afrique, le manque et l'éloignement créent l’insurmontable. Et que dire de plus ?

Et, trop pauvre pour se nourrir, se soigner, vivre, impossible d’entendre d’autres discours que celui du ventre, de la survie. Voilà la réalité de l’Afrique. 
Et le Sida. Alors, le bâton, la pierre, la guerre, la rapine, la razzia, la contention et la violence sont les moyens de  la suffisance. Et l’exil vers l’Europe, dernier recours à la pauvreté endémique.
Et la femme, en droit de communiquer, de vivre seule, en humain, la femme n’existe pas !
Mais, lorsqu’on a dit tout cela sur les rapports de violence inégale, on n’a rien réglé. On n’a que parloté. Et l’Afrique reste le lieu ou on mange son pain noir. Quand on est un pauvre noir ! Et l’Afrique reste le continent ou l’on parle, l’on parle.

Oh, Francia, Patria nostra ! Mon Dieu, que je t’aime, ma terre étrangère !
Alors, j’imagine ton Afrique, Paulus. C’est vrai qu’elle te plaît. Et tous, tous, dans ces pays noirs t’appellent l’arabe parce tout cévenol semble méditerranéen, ibère, cousin de berbères.
Je te vois, encore, tançant tel chauffeur de l’entreprise avec ce sonore :
-Recule !
-En avant ou en arrière, patron !
-Connard !
Je t’imagine, heureux en chef, bousculant, ironisant, plaisantant, instruisant, gourmandant, apostrophant, commandant, gueulant, morigénant, criant… Et tous ces petits noms d’oiseaux, et d’animaux dont tu affubles tes amis noirs, ces jolis noms de baptême affectueux :
-Espèce de balbuzard, faucon, hoche-queue, triple buse, corneilles, (elles vont toujours pas trois, pas les corneilles mais les buses), compère loriot, perroquet… qui m’a foutu un zoziau pareil, tête d’âne, bourricot (ou imbécile) heureux, espèce de mulet, cheval de boucherie, boucasse, chèvre, chacal, hyène, rossinante, rosse, vilain zèbre, chien, rascasse, espèce de thon, tête de boulon, Conrad !

Et pourtant, le type avait raison : on ne peut reculer si on n’a culé. Eh, oui, chef-chef ! Il faut avoir d’abord culé, s’arrêter puis culer à nouveau. Cette opération s’appelle : reculer ! Excuse, bwana !
Comme on dit : quand j’avance tu cules. Comment veux-tu, comment veux-tu que je recule ?

Et, chaque fois que tu demandes à tes blacks :
-Tu connais ? Tu sais faire ? Chaque fois que tu demandes, on te répond :
-Je sais, chef. Dois-tu faire confiance, surveiller ?… 
Tu ne sais plus. Toujours dans la peur du mal fait, dans l’expectative. Quel sera le résultat ? Et c’est l’Afrique, mec, un pays de contraste ! Des types capables de te refaire un moteur avec n’importe quoi. Et la réparation tient, même si tu es en inquiétude.

Et comme tu dis si souvent : t’as beau percuter, tu ne comprends pas l’âme africaine ! Même entre-eux, ils ne se comprennent pas ! Par exemple : pourquoi les africains rêvent toujours de venir en Europe ? 
Et pourquoi les européens disent que l’Afrique est un continent perdu ? Pour ensuite s’y retrouver, perdus ? Tu me diras que ce ne sont que des mots ? Voire !

Quand reviennent en France ces baroudeurs nostalgiques, tous voient que leur véritable patrie était ce vaste continent. Perdu. On n’en guérit pas de l’Afrique. On devient africain.
Et puis, à force de soigner ses amibes au bourbon et son paludisme au whisky, ben on prend une tête et des idées qui ne sont ni européennes, ni africaines. Et on peut vite sombrer dans les discours à la Sarkozy, du genre que les africains ne seraient pas encore inscrits dans l’histoire ou autres connerie de la même eau.

Et pourtant, tant que les africains se ruineront en jeux de la Française des jeux (Publicité gratuite. Ne me remerciez pas : j’ai dit que c’était gratuit), tant qu’ils n’inventeront pas un système de paris qui ruinera notre beau Paris et la France, ils seront les retardataires de l’histoire.
Ah, tu vois que Sarkozy avait raison!

Et tant que l’Afrique mangera nos poulets de batteries et nos frites françaises, notre agriculture se portera bien : les africains en sont friands. Comme du pain blanc français. Et cela fait leur pain noir de ne point cultiver leurs propres céréales.
A quand un pain au mil pour les français de France ?

Du Café des Cévennes du Vigan le 8 mai de l’an de grâce 2013. A Claude. GPK. Le 6 juin, c'est l'anniversaire de Paulus Claudius. Et qu'on veuille bien s'en souvenir et l'arroser. Plein de mercis!

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