jeudi 16 mai 2013

La Marseillaise* !


Au drapeau ! Aux couleurs de la France avec la Marseillaise !

Français d'origine berbère, fier de l’être. D'Algérie, mais bien Français. Franchouillard parfois et souvent. 
Fatima, ma mère se considérait française jusqu’à ce que ce gros imbécile de François Mitterrand soit allé, main dans la main,  accompagner le vieux Bush foutre une bonne raclée à Saddam Hussein dans la première guerre du Golfe (1990-1991).
 
De même, ma petite maman ayant été spoliée par le droit coutumier en Algérie (1), elle ne se sentait ni algérienne, ni musulmane. Faut dire que la famille de mon pré-supposé père a fait fort par le détournement de ses deux fils ainés âgés de 10 et 11 ans pour en faire des bergers. Et puis on l’a foutue à la porte de chez-elle comme une mal-propre et mon grand père paternel a repris la maison. Comme il se doit en droit coutumier. Et ma mère était enceinte de moi…
-Allez, dehors, salope !
D'accord, le droit coutumier, c'est la France qui l'autorisait pour ses indigènes, ses moins que rien.
(1) C'est quoi le droit coutumier, maman ? 
Quand il s'agira d'enterrer ma mère Fatima, on voudra la mettre en terre de façon musulmane. Ayant refusé, et considérant qu’elle était devenue chrétienne, baptisée, j’ai passé par la chapelle évangélique du Vigan, au grand dam de bonnes âmes. Pas tant charitables ni religieuses, et qui m'auront oublié lorsque j’ai vécu deux ans dans mon camion comme un pauvre, un miséreux que j'en ai encore mal au coeur, oublié au dessus de la mairie, et qui, même en période de Ramadan, si ce n’est deux amis (Kader et Kader), ne m'ont même pas fait la charité d’une soupe.
La shorba, la soupe. Wouah ! 

Voili-voilà. N’en reparlons plus mais signalons pour les générations futures.

Je tiens juste à rappeler que ma vieille (c’est ainsi que je l’ai toujours appelée affectueusement) s’est dépensée sans compter pour aider la communauté d’origine maghrébine. Mais, je ne règle pas de comptes avec qui que ce soit, même si j’en ai eu longtemps gros sur la patate qu’à son enterrement, beaucoup me disaient :
-Je te rendrai l’argent que Fatima m’a prêté.
-Tu le rendras à un pauvre. Cet argent appartient à Dieu et aux pauvres.
Mais Dieu, qui me parle lorsque je le prie m’a dit que personne n’a jamais rien rendu aux pauvres. Pauvres de pauvres.

Revenons à ma mère Fatima. Un jour que revenant de Dieppe (en 91) pour quelques vacances, j’allais voir ma vieille, j’eus envie de l’inviter un midi au restaurant.
-Non, mon fils, garde ton argent. Je n'ai pas faim.
-Non, maman. C’est plaisir de t’inviter. Tu sera la reine dans la salle du restaurant. Je t’offrirai même des fleurs, si tu veux des bougies, aussi.
Elle a rigolé…
-Non Gilino. Je n’ai vraiment pas faim.

Pourtant, j’étais inquiet. Ma mère me semblait plus fatiguée que l’an passé. Toute blanche, comme si elle dormait mal.
-Tu dors bien, maman ? Tu n’es pas malade ?
Mais, je sentais que quelque chose se passait.
-Tu ne ferais pas le ramadan, dis, maman ?... Non, mais, tu es folle. A ton âge !
Ma mère faisait le ramadan.

De ma vie, je n’ai jamais vu ma mère faire le Ramadan. Jamais. Quand au cochon, elle riait, disant :
-Je ne mange jamais du cochon sauf quand il est bon ! Et, ce n’était pas une boutade.
-M’enfin, maman, explique. J’aimerais comprendre.
-Mon fils, les français ne nous aiment pas.
-Mais, c’est quoi cette histoire de fous ?
Puis, ma mère m’a expliqué les raisons du pourquoi faire le ramadan avec ses copines arabes, la solidarité, tu comprends mon fils et, effectivement, on ne pouvait la blâmer. Il suffisait d’écouter la radio et de regarder les informations et les reportages qui passaient en boucle avec les morts arabes trop nombreuses.

Mais, le pire étaient les journalistes et leurs discours doctrinaux, idéologiques, insultants pour tous les « arabes » de France, tous les « français musulmans », les français d’origine maghrébine, les minorités musulmanes, les arabes. Que disaient ces journaleux qui ne savaient pas comment appeler les arabes de France et qui ne comprenaient pas que, déjà tenter de leur donner une dénomination, obligeait à les couper de la nation et d’avoir des discours sectaires, racistes, réducteurs?

On nous aurait appelé les ratons, les bicots, les bougnoules,on ne aurait pas plus insulté.
-Les français d’origine musulmane sont bien intégrés dans la communauté. Tous les responsables religieux des mosquées les plus importantes disent que la France est leur patrie : ils la revendiquent !
En fin de compte, quand tu entendais ces journalistes et ces commentateurs superbement intelligents qui étudient leur sujet avant que d’en parler, ces même journalistes qui arrivent à te parler de « messes protestantes », ce qui leur aurait valu la corde par les huguenots du temps des guerres des camisards, ces imbéciles parler « d’allégeance » des musulmans à la France sans noter que les troupes françaises engagées en Irak étaient pour la majeur partie composées de troupes issues de parents immigrés d’origine  algérienne, marocaine et tunisienne ou africaine… 

...et que ces musulmans de France étaient autant français que les protestants de France, les Juifs de France, que les Israélites de France, les catholiques de France, les francs maçons de France, les communistes de France, les athées de France... eh merde ! 
On ne s'en sort pas de la connerie journalistique !

-La France ne nous aime pas, mon fils !
-Mais, maman, tu es française, non ?
-Izanne ! (merde en berbère). Maman Fatima avait souvent un langage très fleuri qui sentait bon l’herbe fraiche coupée... pour se torcher le cul.
Oui, merde à Mitterrand qui n’a pas vu le piège américain. De plus, on a insulté les français. Tous les français.

Ma mère est morte avec un gros chagrin de n’avoir pas été aimée en tant que française. Est-ce que j’en veux aux journalistes ? Oui. A Mitterrand ? Surtout.
Mais, cela n’empêche pas de respecter le drapeau français. Et lorsque je vois des joueurs de l’équipe nationale de foot ne pas chanter la Marseillaise, d’autres refuser d’aller sur le terrain, je ne peux regarder la retransmission du  match. Vous me direz que Zinedine Zidane ne chantait pas la Marseillaise. Oui. Mais, quand il marquait un but, il lui arrivait d’embrasser son maillot de l’équipe de France. 
L’embrasser. Qui dit mieux ?

Je voudrais bien signifier à Monsieur le Président Bouteflika que l'on ne peut avoir le beurre, l'argent du beurre, le cul de la fermière et le veau de l'année. Déclarer que la France est redevable à l'Algérie par suite de la colonisation, nous agréons. Mais, quand vous venez vous faire soigner, Monsieur le Président de la République Algérienne dans notre beau pays de France, il faudrait peut-être que vous le reconnaissiez, oui et que vous en rendiez grâce au Gilou paie de ses derniers vos soins par ses impôts. 
Enfin, disons que dans le registre de la reconnaissance, nous sommes à égalité, Président. Sommes nous bien d'accord ? Alors, arrêtez de m'emmerder, moi Gilou le berbère français.

Quand on insulte Zizou porteur du maillot de l’Equipe de France de football... t’as vu ce coup de boule pour restaurer l’honneur de la France ? T’as vu ?   
Que c’était beau ! Ce jeudi 20 mai 2013.
                     Signé, Gilles PATRICE-KHIAL.

PS: parce qu'un clou se doit d'être bien planté, si j'avais eu un fils, je l'aurais appelé Amar, comme son grand-père. Il aurait joué au foot, serait devenu doué, sélectionné en équipe de France :
-Amar, pourquoi tu ne chantes pas la Marseillaise ? Dis, fils ?
-Je fais comme les copains, vava (papa).
-Alors, dis à tes copains que vous m'insultez, les enfants. Dis-leur !



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