jeudi 9 mai 2013

Platon et Rolando*! - Un


Une fois n’est pas coutume et voila pourquoi Rolando ne peut vous laisser dans l’ignorance.
Pourquoi ?
Mais, parce que, comme tout être humain qui se respecte, vous aimez briller en société, parler philosophie, art, musique, enfin de tout sujet de la vie sans en rien connaître. 

Moi-même, étant un qui fait néant, j’aime à paraître plus intelligent, plus cultivé que vous tous. Wouah ! Briller. 
A star is born. (Ndlr : une star est bornée)

Et pourquoi ne pas animer un cercle philosophique dans mon bistrot favori, mon petit centre culturel sachant que les nanas aiment les beaux parleurs ? Pas vrai, Rolando ?
-Hein? Qu’est-ce que tu dis, Gilou ?
Bien. Utilisons Internet et renseignons nous... Voila qui est fait et bien fait. Merci Madame Internet, vous êtes une mère pour moi. 

Je reprends ma réglette en bois de maître et je vais vous faire leçon. Nous disons que l’instituteur n’est pas tenu de "maîtriser" son sujet. Il lui suffit de devancer les attentes et le questionnement des élèves, avec cette honnêteté de dire, en cas de panne sèche :
-Bonne question. Je ne sais et rechercherai. Mais que cela ne vous empêche pas d’en faire autant.
C’est à ce signe que vous reconnaîtrez le Maître.

-Qui était Platon? Qui veut répondre ? ne vous bousculez pas… oui, vous, là, au fond.
-Ben, M’sieur, c’était un philosophe. Grec.
-Très bien. Il a vécu de -427 à -347(-348?) avant J-C. Mais encore? Oui... Nous vous écoutons !
-Il parle d’une caverne et qu’il ne faut pas prendre les ombres pour ce qu’elles ne représentent pas.
-Magnifique. Oui. Platon dit qu’on n’est pas limité par ses sens, ses impressions, qu’on peut se dépasser par la recherche, la réflexion. Effectivement… je vous en parlerai peut-être à la fin du cours. Quoi encore ?
-M’sieur. Oui, mais on n’appréhende la réalité que par ses propres sens.
-Effectivement. Mais Platon dit que, par ses dialogues… nous verrons un peu plus tard. Quoi d’autre ?
-Je crois qu’il parle de la géométrie et de la philosophie. Et qu’il ne parle que par dialogue.
-Platon dit surtout qu’on peut connaître le réel et la réalité des choses.

Et, rien qu’avec cette sentence de Platon, vous pouvez commencer à briller en société : 
-Que nul n’entre en philosophie, s’il n’est géomètre, pour bien dire que la réflexion, l’étude des phénomènes de la vie des hommes et de leurs rapports à la nature se doit d’être faite avec autant de soin que l’étude des mathématiques et que des règles doivent se détacher pour combattre l’illusion et s’approcher de la "vérité" des choses, de leur "réalité".

-Messieurs, messieurs, continuons notre travail sur Platon et de l'utilité de sa méthode des dialogues !
-Monsieur, peut-être que cela lui permet d’opposer deux théories ?
-Oui et non. La méthode utilisée est plus géniale encore…
-Peut-être est-ce pour confronter l’illusion d’un discours à une autre illusion pour approcher la réalité ?
-Mais encore… personne ne trouve ? Vous avez entendu parler de la synthèse ?
-C’est la dialectique, M’sieur avec la thèse, l’antithèse et la synthèse.
-Bien. Mais ce n’est pas tout : la réalité extérieure de l’autre s’oppose à mon sentiment de ma réalité. Et, parce que je peux rendre mon sentiment compréhensible à l’autre, nous pouvons appréhender deux irréalités pour en dégager la réalité.
Nos sens confrontés en dialogues aux autres permettent d’approcher et d’avoir la connaissance sur les réalités de l’objet de la recherche. Par deux raisonnements opposables rebondissant, et qui entrent en résonnance, mon sentiment de la réalité est confronté à la réalité de l’autre et, ainsi, nous pouvons expliquer le monde et nos rapports et dépasser nos illusions.

Voyez à maïeutique, ou l’art d’accoucher les esprits.
-Messieurs, interrogation écrite la prochaine fois sur Socrate, Platon et la maïeutique. Ben, oui. Faut bosser un peu les gars, non ? Pas toujours les même, quoi.

Platon a écrit 28 livres. Tous ont été conservés. On note trois phases : les discours de jeunesse traitent du mensonge, du beau, de l’Iliade, des sophistes, du devoir, de la nature de l’homme, de la sagesse, du courage, de l’amitié, de la pitié, de la rhétorique, de la république. 
Les discours de la maturité parlent de l’oraison funèbre, de l’âme, de la justice, de la beauté, de la science, des idées.
Et les derniers dialogues, de l’être, de la royauté, de la nature, de l’Atlantide, du plaisir, des lois.

Considérant qu’aucun philosophe vivant n’a jamais lu tout Platon, nonobstant tous les autres philosophes, quand un raseur te cause de Platon, et tente briller, si tu veux le casser dans un diner, auprès des autres convives, et de la maîtresse de maison, tu lui dis juste :
-Ce qui m’inquiète, chez Platon, c’est ce discours sur la royauté. Moi, après avoir lu ses dialogues de jeunesse sur la république... voyons voir... dithyrambiques ? C'est exactement  le mot que je cherchais, ces derniers dialogues sur la royauté, ça me la coupe. Ne trouvez-vous pas, très cher ?

Tu verras que l’autre, le très cher, le poseur, ça la lui coupera à lui aussi. Sauf si, comme toi, ce raseur est tombé tout jeunet dans notre blog. Quelle rigolade, alors. Non ?

De mon «café des Cévennes», le Vigan le 15 mai an de grâce 2013. Rolando et Gilou. 

Et comme dit René BOUSCHET (R&B), notre illuminateur : 
-"Je ne connais qu’une seule philosophie valable : la mienne".

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