jeudi 16 mai 2013

Petite fille des îles*!


A ma petite fille des îles.

Je n’ai pas eu l’occasion de m’excuser pour n'être pas passé vous voir en Guadeloupe. Imagine que je me faisais une joie, et comme j’aurais aimé venir à l’improviste.

J’avais tout calculé avec Christine une amie de Gilou. La formule, tout compris, n’était pas chère.
Nous étions allés quelques jours chez Christine, en Normandie,  (à Neuville-lès-Dieppe) et passé voir des amis à Paris dans une agence de voyage pour réserver mon billet, et, devine sur qui je tombe. Devine ! Sur une amie de plus de 50 ans et son compagnon que je ne connaissais pas (elle avait divorcé). On était très proches, à l’époque.

Alors, tu me connais, je présente Christine à ces amis et, devine encore : ils avaient gagné au Loto, il y a quelques années et sont millionnaires. Incroyable. Mais, ce n'est pas tout… Tu sais quoi ? Tu ne devineras pas !
Ils m’ont invité à la Réunion 15 jours avec Christine, quand je voulais. Tu penses bien que j’ai sauté sur l’occasion. En plus des billets d’avion gratuits, ils m’ouvraient un crédit vacances.

Donc, Christine ne se laisse pas prier et nous sommes partis presqu’un mois, je ne suis même pas passé au Vigan. On a acheté toutes nos affaires à Paris. La classe, ma chère. Le rêve. Je voulais t’envoyer des cartes postales de la Réunion, mais, avec mon âge, tu sais ce que c’est.
Par contre, je t’ai envoyé un petit cadeau pour que tu gâtes les enfants.
Je suis revenu depuis trois jours et je n'ayant pas reçu de courrier de Guadeloupe, aurais-tu reçu mon envoi ? Pense à me rassurer.

Si tu connaissais la Réunion et sa beauté. Moi, j’ai préféré nager dans la piscine de l’hôtel tous les jours. Il y aurait quelques requins près de la plage. Pas beaucoup, vu que peu de monde se fait attaquer. Ah si, un type en voyage de noce. Tu parles d’une lune de miel. Je plains la jeune mariée… pardon la jeune veuve.

Le soir, on se baladait sur la plage avec des amis que je me suis fait, des réunionnais merveilleux, très aisés mais restés simples. Tu sais, j’ai été vraiment verni. Tu te rends compte, j'aurais pu jouer chaque semaine au Loto et gagner le gros lot si je n’étais pas descendu dans le midi de la France. D’un autre côté, si j’avais gagné, je pense que ça m’aurait peut-être pourri le caractère. Mais, je t’assure que le luxe, c’est pas si mal.

Tous voudraient que je reste à la Réunion. Parfois, pour m’amuser, je faisais la plonge à l’hôtel. Quelle rigolade. Le chef du restaurant faisait même croire que c’était moi le cuisinier en chef et j’allais, avec la toque, passer de table en table m’enquérir auprès de la clientèle :
-Le diner vous a-t-il plus, Madame, Monsieur... Mort de rire, on était.

Là-bas, j’y serais un coq en pâte seulement, seulement, à part toi et les enfants, la plus grande part de notre famille est en France et ce serait un déchirement. Alors, je reste en France.

Au fait, tu sais, il n’y a pas beaucoup de routes à la Réunion. Mais si tu voyais les encombrements. Et les voitures. Elles sont toutes bichonnées, pimpantes, de toute beauté. Ils font même des concours d’élégance le dimanche pour savoir quelle est la plus belle auto. Incroyable, non ? Ils m’ont même demandé de présider un dimanche. J’étais fier, si tu savais.
Ah, oui, j’ai aussi vu la famille de Laurent. On a fait quelques repas et ils m’ont couvert de cadeaux que j’ai dû refuser, le poids des bagages est limité dans l’avion.

Vois-tu, le voyage et ces belles vacances m’ont quelque peu fatigué, et je ne suis pas prêt de reprendre l’avion avant longtemps. Mais, quel beau séjour. Il faudra que tu me parles de ton île de la Guadeloupe.

Si tu voyais la Réunion cette pure merveille. Et la beauté des ciels, de l'eau. Il paraît qu’on dit que la mer s'appelle ici l’océan indien. Mais, je m’y fais pas parce que la mer, pour moi, c'est la Méditerranée et la Manche. Et puis, l'océan, c'est trop grand. 
Et, aller aussi loin… pense que c’est mon premier voyage transatlantique, alors, imagine, à mon âge.

Au fait, je te raconte pas mais je me suis payé une petite cuite avec Christine. On était pompette un soir. Quelle rigolade. Alors toutes les chansons de corps de garde que je chantais avec ma Gaby, je me les rappelle presque toutes. Et quand je suis gris, faut pas me pousser. Et il y en a quelques unes qui ne sont pas piquée des vers… même elles sont, pour certaines olé-olé !
Je ne te raconte pas la gueule de bois du lendemain.

Par contre, tous les soirs on dansait. Christine est un vrai boute en train. J’ai ainsi rencontré une veuve joyeuse de 78 ans qui, gentiment, m’a proposé de m’apprendre la danse. Tu te rends compte, apprendre à danser à 85 ans presque ? Tu sais que je suis plutôt balourd. Mais la dame est gentille et puis aussi, nous faisions de longues promenades ensemble, en amoureux. Oui, oui… main dans la main. Comme des jeunes.

Elle s’appelle Camille. C’est joli comme prénom. Tu ne trouve pas ? Elle est réunionnaise mais habite en France. Elle a cette grâce et cette classe de toutes les réunionnaises. Et leur beauté quand elle marche. Elle te plairait. Elle doit passer la semaine prochaine me voir au Vigan. Alors, tu penses si je suis heureux et fébrile. J’arrange et je nettoie la maison de fond en comble, faut voir.

Seulement, d’un autre côté, je ne pourrai pas venir en Guadeloupe avant longtemps… et c’est dommage. 

J’espère que la petite maisonnée est en pleine forme et vous embrasse tous. Rolando, ce 20 mai. 

PS: Tu sais que j’ai un blog avec Gilou qui marche du tonnerre de feu. Je t’envoie cette lettre par courrier normal et sur le blog. J’espère que tu ne seras pas fâchée que je ne puisse pas venir te voir. Rolando.

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