samedi 15 juin 2013

La vie en amusement*!


Aimez la vie comme vous aimez l’argent.

   Extraordinaire !

Nous avons tous une vie incroyable mais, le plus inouï est que nous ne le savons pas. Et tous, nous nous plaignons.

Penches-toi sur des gens "normaux" et tu ne peux pas croire ce que tu vois. Une vie inouïe, sortie de l'ordinaire, placée dans le domaine des impossibles se fait réalité vraie !  Mince, alors !

Par exemple, le chauffeur de taxi qui s'était offert le petit cadeau d'entretenir deux foyers séparés d'une centaine de kilomètres de distance, se "payant" une femme qui parle sans arrêt et une autre muette… Et on se demande bien du pourquoi de ce cadeau empoisonné pour toutes deux.
 
Et, cet autre qui sera marié sans extrait de naissance et qui, à l’heure du divorce risquait gros. Et c'était le Préfet qui avait obligé le maire à ce  mariage illégal ! 
Ce n’est pas possible ? Détrompez-vous. Dans ce cas de papier manquant, je parle d'un cas très  personnel. 
Cette histoire paraît rigolote ? Détrompez-vous. Ce me fut une galère des années durant.
  
Notre seul partage : l'appétence que nous avons pour les choses de la vie et cette façon particulière de nous vite construire une vie et des lieux pour y fainéanter dès que possible, avec toujours ce besoin d’aller à la rencontre de nos plaisirs, en quête perpétuelle des senteurs de notre enfance.
Vivons donc en amoureux des choses et des êtres, amusons-nous, et savourons, par nos sens ce plaisir d’être pleinement en vie !

Nous croisons d’autres vies si différentes par les affects, les savoirs, les façons d’aimer où chacun cherche le chemin de son bonheur. Parfois les dissonantes sont telles qu’on s’y fait. Parce qu'il le faut bien, à moins d'accepter de tout perdre. Même la vie !

Longtemps mon travail fit de moi un taiseux par trop de réflexion tendue vers l’action. Je refusais la futilité car il fallait prendre le plus vite possible les bonnes décisions dictées par l'urgence des situations. Et toujours se taire par discrétion professionnelle, ne rien partager. 
J'aurais aimé vivre comme tout le monde, mais la vie poussait à la roue :
- Le problème restait souvent entier, insoluble sur l'instant. 
Etais-je content de moi ? Non. Alors, je cherchais encore et encore la méthode et les moyens pour parvenir au but. Et sans pouvoir se raconter, dire son travail, sa difficulté.

La vie se doit d'être bien vécue, et n'a qu'une seule justification, c'est d'être la vie.
Et qu’avons-nous décidé pour nous-même ? Il aura suffi de rencontrer la bonne personne au bon moment pour saisir sa chance, et hop, tout est transformé. Certains disent :
-A force de volonté, j’ai construit ma carrière…
Si on veut, mais le moindre accident de la route, la moindre maladie, un impondérable, le manque d’argent ou de parentèle pour t’aider, d’amis et tout craque.

Les seules choses que nous avons réellement construites ne seraient que les petits plaisirs que nous y avons pris dans notre vie. Les malheurs, eux nous ont souvent été imposés.

Alors, nous jouons à la roulette russe avec notre vie, où rien n’a d’importance parce que tout est important, ce lieu du compromis par excellence des rencontres. Compromis jusqu’à l’amour propre et l'amour tout court. Sorti de cette seule loi du besoin d'amour, tous les possibles paraissent justifiés quand bien même ils seraient injustifiables ou incongrus. Donc, attention à l’amour de soi et des autres.

Christine m’emmenait au restaurant. Souvent pour décompresser. Pendant qu’elle allait se refaire une beauté, je glissais discrètement au serveur, mais de façon telle que les dîneurs aux autres tables puissent entendre :
- Auriez-vous une bougie ? C’est l’anniversaire de notre mariage. Elle a dû l’oublier. Ma femme est adorable, mais elle est si tête en l’air.
Quand mon amie revenait des toilettes, tout le restaurant guettait sa réaction. Puis, s’asseyant, elle choisissait le menu sans faire attention à rien… puis mezza voce :
- Dis donc, chéri. Il est bizarre le serveur. Il n’y a que nous qui avons une bougie. Regarde autour.
Et tous les dineurs, que j’avais faits mes complices-convives, nous guettaient, prévoyant sa réaction…
- Mais Christine, tu sais bien qu’aujourd’hui…
- Oui, chéri. On est jeudi. Et tu n’as pas vu que j’étais allée chez le coiffeur. Merci bien ! Et demain sera vendredi. Et tu oublieras l’anniversaire de ta sœur. Comme chaque année ! Eh, oui.
Et, tous dans le restaurant, du serveur, au patron, au plongeur, et toutes les tables alentours avaient envie de lui hurler Happy birthday to you
- Mais, chérie, c’est notre premier anniversaire de mariage…
- Oh, tu es sûr ? Excuse-moi, mon Gilou…
Et la salle applaudissait, et le patron venait boire l’apéro avec nous. Certains, à la fin du repas nous offraient une liqueur. Un bonheur avait passé transformant nos dineurs en convives, en amis. Parce que le bonheur se partage, s’offre comme le plus beau cadeau du monde.

Le Café de Paris, c’était mon cadeau. Après le restaurant, on allait s’achever dans une petite boîte à la mode en sous-sol. On y dansait, moi je buvais car la danse et moi n’avons pas été élevés ensemble. C’était toujours le lieu de rencontre de l’emmerdeur qui venait m’entretenir de ses problèmes personnels, comme si on avait élevé les cochons ensemble. Et tout finissait en partition bien réglée :
- Mon vieux, on s’en fout de tes problèmes. Je suis ici pour m’amuser. Pas pour que tu m’emmerdes.
Les choses finissaient souvent très mal et je n’ai jamais bien su pourquoi.
D’autres fois, quand un danseur collait Christine et ses amies, elles venaient au bar, je prenais les deux par la taille et expliquais le plus sérieusement du monde au vilain canard qu’à ma droite, ma femme, Christine et à ma gauche, ma maîtresse.
- Il t’en faut deux ?
- Comme tu vois, je suis arabe. Et riche. Je t’offre un verre ?  
  
Et, chacun s’offre ses cadeaux. J’ai connu un gars bien qui entretenait quatre maîtresses à la fois. Juré. Parfois, il sollicitait mon appartement pour faire ses coucheries. A un ami, on ne refuse rien. Quatre maîtresses. Vrai. Plus sa femme. Et, l’exercice lui allait bien. 

Quant à la culpabilité ? Son bonheur l’en dissuadait. Son plaisir aussi ? Son plaisir aussi...
-Mais, tous ces amuse-gueules avec ta femme et tes illégitimes, pourquoi cette abondance ?
-Pourquoi tant de femmes ? Tu vois le renard dans le poulailler ? Tant qu’il y a des poules, il tue. Les nana ? Moi, c’est pareil, je ne peux pas m’en empêcher.
Merde, alors. C'était son luxe, sa voiture de sport, son cadeau. Noël tous les jours ! Veinard !

J’habitais en colocation avec un collègue qui, lui aussi entretenait trois maîtresses. C’était sa façon de remercier la vie de l’avoir fabriqué beau gosse. Il m’avait bombardé secrétaire particulier pour pouvoir aisément cloisonner ses plaisirs et gérer ses trois demandeuses qui exigeaient à être convenablement employées. Mais, quelle fatigue. Pour lui. Et pour moi aussi !
Un jour, il a voulu me jeter dans le lit d’une de ses régulières qui l’ennuyait. Disons qu’elle ne lui plaisait plus. J’aurais dû accepter, la demoiselle était gironde et plaisante.

Pour son anniversaire, j’avais tout planifié. Ces belles dames ne pourraient se rencontrer. Il suffisait d'organiser trois anniversaires à trois dates différentes. Génial, non ? Mais, ce fut trois :
- Coucou, devine qui vient diner ce soir ! Un grand malheur venait de s’abattre sur notre petite maisonnée, et j’étais de la partie parce que celui qui mentait au téléphone, ce n’était pas mon copain. Le gros menteur était le Gilou. Elles ont quand même été gentilles avec moi, riant de bon cœur de la farce. Mais, elles m’ont ensuite évité.

Donc, trois femmes, ne se connaissant pas se dévisageient. Le pote pas gêné pour un sou pensait tirer profit de l’affaire. Et pourquoi ne pas leur proposer de passer du statut de maîtresses à celui plus, enviable, pour lui, de concubines ? Il était impératif que la conversation n’en restât qu’à des propos mondains dans la joie de cet anniversaire impromptu. 
Et pour reculer l’heure des explications, faisons durer la soirée…Pourquoi pas ?
- Reste, Gilles. Tu ne vas pas nous laisser. Et le champagne ? Hein…  
Salaud de copain ! 

Une seule est restée. Mais elle savait à quoi s’en tenir maintenant sur le bel oiseau qu’elle se gardait pour elle seule. Il avait la maladie du plaire à tous prix. Et lorsque je me promenais en ville avec ce beau gosse, tous les regards féminins étaient pour lui. Moi, j’étais une crotte de chien qu’il fallait éviter.

J’ai fini par me promener seul, surtout que ce copain avait la fâcheuse tendance à toujours sortir un billet de 500 francs pour payer les consommations au bistrot, billet refusé systématiquement. Et, comme de bien entendu, il y avait toujours un couillon qui disait, en sortant l’appoint :
-Laisse. C’est pour moi !

Bon, j’ai eu plaisir à vous dire mes quatre vérités. Vous ne me croyez pas ? Je donnerai les noms.
La vie est un cadeau extra que chacun doit pouvoir s’offrir. Vous le saviez ? Alors, excusez !

De Pont d’Hérault, ce 15 juin de l’An de Grâce 2013. Gilou-gilou. 

Dans l'illumination de (R&B), "Passent les jours et passent les semaines, Ni le temps passé, ni les amours reviennent, Sous le pont Mirabeau coule la Seine". Apollinaire. 1912.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire