jeudi 27 juin 2013

Musique en boucan* !


La fête de la musique payée au décibel !… 

Ouais, ouais ! J’ai toujours aimé la musique, et plus que la peinture. La musique, c’est l’histoire de ma vie. 

Aussi, quand j’entends une mélodie qui me charme, elle reste au creux de mon oreille et je la retiens, je la recherche et elle m’accompagne dans mes moments les plus joyeux et les plus tristes. Mais, j’aime aussi la musique militaire. Eh, oui, c’est comme ça. Et ma Marseillaise, et Fratelli d’Italia, l’hymne de mon père… le mien aussi. Une musique qui m’émeut. C’est ainsi.

À 85 ans passés, vous  savez, il est des chansons que je n’arrive pas à entendre ni à fredonner. Par exemple, les Roses Blanches qui me rappellent ma mère !
Parlez-moi de la chansonnette, de romances en bluettes, du bel canto, et Verdi… Ah, la Callas. 
La chanson, la musique, toute ma vie en moments bonheur. C’est encore ma Gaby et nos chorales, chansons d’amour, chansons joyeuses tristes ou à boire. Notre vie.

Et, dès que je peux fredonner une rengaine ou l’air d’un grand Opéra, je ne me prive pas.  Et tous mes soucis s’en vont et je me rappelle le bon temps et ma jeunesse. Oh fait, je me suis même trouvé un harmonica à piston et je rêve sur un accordéon que j’aimerais m'offrir. Et apprendre à en jouer. Vrai de vrai. Ben, oui. Et pourquoi pas à mon âge ?

Mais, la fête de la musique, avec un orchestre à 10 mètres de mes fenêtres, j'ai l'impression d'être Juliette à qui Roméo ferait sa  sérénade par une gueulante de décibels et accompagné d'une gentille dame qui chante dans un micro qui… 
Disons qu’elle ne fait que hurler à la mort comme les chiens, et mes vitres qui n’en peuvent plus de vibrer tant et tant que j’ai grand peur qu’elles ne se brisent.
Et pour éviter qu’elles n’éclatent, je suis obligé de laisser les vieilles fenêtres grand'ouvertes. Et les mecs et la nana en bas qui s’en foutent. Ils officient. Le vieux, il peut toujours gueuler.
Alors, gueule, le vieux. C'est la fête. Oyez, oyez ! Braves gens ! Qu'on se le hurle : la musique se fête !

Génial : la Mairie les a fait venir, ces musicos. Et doit les payer, en plus, pour nous casser les oreilles. En plus, on nous demande de venir les rejoindre. Comment ? Avec des cornes de brume ? Des klaxons italiens trois tons ? Des pétards, des lardons, des bombes de feux d'artifice. Oh, oui ! La sérénade des casseroles. 
C’est bien la Mairie écolo de chez-nous qui les a fait venir. Mais, dites-donc, Monsieur le Maire du Vigan, et la pollution sonore, vous en faites quoi ? Ben, oui, au Vigan, tout finit en chansons. Tu peux gueuler à bon droit, c’est talk to my ass, my head is sick! (trad. Parle à mon âne, il te ruera à la gueule !).
Et dire qu’ils sont payés, ces gueulaïres (trad. Ces crieurs publics) par mes impôts locaux, moi qui pensais pouvoir jouir en bon bourgeois de mon logement et de l’environnement sans être quelque peu importuné par ces troubadours, ces poètes et saltimbanques qui ne se commettent qu'en tapage nocturne.

Quand à la musique qui devrait adoucir mes mœurs, j’ai envie de, de … Mais, je suis trop âgé pour pouvoir exiger qu’ils fassent moins de bruit. Le comble : ils ne m'entendent pas, et pourtant je crie mon malaise. Ils sont assourdis par leur musique bruyante et ne peuvent ouïr aucun discours.
Mais, que fait la Police Municipale, cette Police qui doit protéger, ne serait-ce que mes oreilles et que la Mairie du Vigan a remercié dans son flyer pour l’organisation tip-top de ce tintamarre municipal en guise de fête de la miousique ?

J’ai bien demandé aux musicos s’ils pouvaient baisser un peu le son de leur avion de chasse en plein décollage, mais rien n’y fait :
- Mais, Monsieur, c’est la fête de la musique. Vous n’aimez pas la musique !
- Hein, qu’est-ce que tu dis ?

Et l’autre qui me corne dans l’oreille… 
- Vous n’aimez pas la musique ?
- Parce que tu trouves que c’est de la musique ce que tu fais avec tes copains ?… Du bruit, ouais !

Mais, les gentils musicos, qui se reconnaitront et leur petite black chanteuse n’ont rien changé. Aussi fort. On aurait dit le Bourget et Orly réunis, avec ces putains de basses qui n’en sont pas. On se demande comment ils arrivent à fabriquer ça.

Donc, on a décrété que j’étais un vieux con, empêcheur de jouir en rond. Ils se sont payé une sono démente, un avion de chasse plutôt, mais ne savent pas s’en servir. De près ou de loin, ce n’est pas de la musique.
Si au moins c’était une beuglante. Mais, même pas. On compense un tout petit filet de voix par une putain de sono qui te déchire les tympans, te tord les boyaux. En plus, tu ne peux même pas aller ailleurs. Si tu avais les moyens d’une résidence secondaire sur le Mont Aigoual, mais tu es condamné à les subir, ces gros cons qui ne veulent pas baisser, ne serait-ce que légèrement, leur turbo, leur sirène d’incendie, leur Rafale en décollage permanent.

L’année prochaine, je me paie une sono de fou et je vous en donnerai du Verdi à fond la caisse, du haut de mes fenêtres. Et de la belle musique sonnante et claironnante. Paroles et musique. Ce sera la réponse de Juliette à son Roméo mal appris, mal poli, grossier, grande gueule. 

Et je vous jure que je vous la ferai votre fête. Notre belle fête de la musique. Je vous ferai danser, moi. Ce sera un moment inoubliable, un récital pour fête de la musique. Et promis, juré, que du classique. Je ne demanderai pas un centime à la Mairie. Je vous charmerai avec 600 ou 800 watts. On rigolera. Promis.

À nos décibels communs. La musique se partage… qu’on se le dise !
Fête du boucan, ouais!

Rolando - le 27 Juin 2013.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire